mercredi 26 octobre 2016

Inde

Inde 🇮🇳 (16 - 28 décembre 2016)

Passés la frontière à Belahiya/Sunauli avec tout notre barda sur les épaules, nous découvrons l'Inde de plein fouet : un brouhaha incroyable dans lequel les gens déambulent et crient dans tous les sens, au milieu d'une circulation quasiment à l'arrêt avec plus de vaches sur les routes que de policiers. Des indiens nous interpellent toutes les 5 secondes pour nous faire monter dans un taxi, nous vendre leurs marchandises ou encore nous attirer dans un commerce... Prévenus et forts de notre expérience (moindre) au Népal, nous arrivons à nous frayer un passage jusqu'à la gare des bus où nous prenons un bus public (jusqu'à la gare de Gorakphur). Un train nous y attend à 23h30 pour Varanasi, ville sacrée des Hindous qui y viennent y incinérer leurs morts sur les rives du Gange.

Arrivés en gare de Gorakphur, une foule de gens dort à même le sol dans le hall d'entrée en raison des trains tous en retard (jusqu'à 35h de retard) ! Nous sommes chanceux notre train "express" pour Varanasi n'a que 2h de retard. Sur le quai, nous découvrons qu'on nous a vendu, au guichet, deux tickets pour 130 roupies (soit 2€) -super affaire s'est-on d'abord dit !-, mais en réalité pas du tout : dès l'entrée de notre train en gare, dans une cohue généralisée, les gens ont commencé à sauter dans le train encore en marche et d'autres couraient à hauteur des portes pour être sûrs de pouvoir y rentrer (sinon c'est le couloir ou... le toit durant plus de 8h de trajet)... Sans places numérotées, vous aurez compris qu'on a été voir directement l'accompagnateur de train pour lui expliquer le (sérieux) malentendu et lui dire qu'il nous était impossible (avec nos gros sacs) de passer le trajet dans ces wagons ultra bourrés d'Indiens de classe populaire (merci l'odeur et le bruit des ronflements), avec plus aucun espoir d'avoir une place assise (à supposer qu'on puisse encore entrer dans le wagon)...

Voyant nos aires dépités, l'accompagnateur nous a trouvé deux couchettes dans un wagon 'sleeper' contre un petit bakchich. Heureusement car le trajet fut beaucoup plus long que prévu (arrivée à Varanasi à 15h00 au lieu de 7h00).

Ralliant directement notre guesthouse (Somit Paying Guest House) située dans le quartier 'Chown' de Varanasi (un labyrinthe de petites ruelles), nous déposons nos affaires et nous promenons dans ces ruelles si étroites que même les tuk tuk ne savent y pénétrer, seules des motos et ... des vaches y circulent librement (attention aux glissades sur les bouzes). Nous croisons régulièrement des cortèges funèbres : des familles portent en chantant un défunt, sur un brancard en bambou, emballé dans un linceul de soie et de nombreuses couronnes de fleurs, en direction du Gange où il sera brulé -après toute une cérémonie- sur un bucher à même la rive, les cendres étant ensuite jetées dans le fleuve. Les feux de crémations y brûlent jour et nuit toute l'année. Au coucher du soleil, nous nous promenons sur la berge et assistons à plusieurs crémations ainsi qu'à des ablutions d'hindous. La nuit tombée, nous embarquons sur une petite barque et assistons depuis le Gange à la cérémonie quotidienne où 5 prêtres, sur le quai et devant une foule nombreuse font de nombreux rituels et chants avec de l'encens et du feu (également possible de voir chaque matin au lever du soleil). De retour à l'hôtel, un délicieux repas nous attendait où nous nous sommes régalés malgré qu'Alex y attrapera une indigestion pour les 8 jours suivants...

Le lendemain, nous visitons la ville de Varanasi avec un jeune homme de notre guesthouse (qui est une également une école pour les enfants pauvres du quartier, financée par les recettes de la guesthouse). Top expérience car outre les visites d'endroits inédits totalement inconnus de touristes (par ex : visites d'un atelier de tissage de soie où travaillent les parents d'un enfant de l'école, dégustation du meilleur lassi de la ville,

visite d'un magasin de soie à prix raisonnable, ...), notre guide nous expliquait tous les trucs des "arnaqueurs de rue" (notamment les femmes avec leurs bébés demandant qu'on leur achète du lait et qui après, une fois le touriste parti, troquait le lait contre de l'argent chez le meme marchand), négociait le prix correct pour certains services (il réserva notamment notre tuk tuk pour la gare située à plus de 70km de l'auberge : 10€) et repoussait les racolleurs de rue. 

Le soir venu, direction : Agra en train. Seulement, et comme souvent, notre train a 3h de retard de sorte que nous passons une partie de la nuit dans la gare au milieu d'une foule d'indiens. Le train va être très lent et va arriver à destination avec plus de 12h de retard, nous obligeant à revoir tout notre planning (au lieu d'arriver au petit matin, nous sommes arrivés à la nuit tombée...) et nous laissant finalement juste le temps d'aller siroter un verre sur un rooftop avec vue sur le Taj Mahal.

Le lendemain, nous allons en taxi à Fatehpur Sikri (+), surnommé 'la ville déserte' en raison du fait que, construite au 16ème siècle pour être une future capitale, elle n'a été habitée que durant 14 ans (de 1571 à 1584) en raison de l'assèchement de tous les points d'eau. Le site est remarquablement conservé et vaut le détour. Seul bémol : nous nous faisons embobinés par un jeune se faisant passé pour un guide officiel et donnant des visites gratuitement mais qui, à la fin de la visite, nous ramène à son magasin où par reconnaissance nous achetons une babiole (en faux marbre) qui, par après, s'avèrera être 3 fois plus cher que le prix réel... et zut !

Nous passons l'après-midi à Bharatpur (+), réserve naturelle où de nombreux oiseaux viennent, après migration, nicher en cet endroit bucolique. Nous parcourons le parc en vélo et mangeons dans un restaurant traditionnelle en chemin avec notre taximan.
Pour visiter le Taj Mahal avant la foule de touristes, nous nous levons de bonne heure (5h00) et découvrons un endroit féérique avec la brume du matin et les premiers rayons du soleil qui colorent l'édifice en marbre du blanc au jaune en passant par le rose...  Le spectacle est magique et nous y passons deux heures (++) avant que l'endroit ne soit inondé de touristes. La journée, nous visitons le fort rouge (Agra Fort) (+/-) où vécurent différents Maharaja d'Agra et assistons au coucher du soleil sur le Taj Mahal depuis l'autre rive.


Le dimanche 18 décembre, nous prenons le train de 5h00 à destination de Jaipur, la ville rose. Après 5h de trajet (comme prévu pour une fois!), nous nous rendons directement à notre guesthouse car l'indigestion d'Alex lui donne de terribles crampes au ventre... Journée de repos avec une simple visite à pied de la ville au programme.


Lors de notre seconde journée, nous enchaînons les visites (ballade dans le bazar (rose) de Jaipur, le Palais des Vents (+), l'observatoire astronomique (-), le City Palace (++)) et terminons la journée, après un détour par Jal Mahal (-), par l'ascension de la colline jusqu'au Nahargarth Fort (+) qui offre une belle vue sur la ville au coucher du soleil. De retour vers l'hôtel, nous nous faisons invités à une cérémonie de mariage où nous buvons le thé avec les invités.

Le mardi, nous visitons la ville d'Amber en bus public (plus lent mais on en avait marre des Tuk-tuk avec lesquels il faut sans cesse négocier). La visite du Fort d'Amber avec l'audioguide fut la plus intéressante de notre périple en Inde (++). Nous parcourons également à pied la ville et visitons son temple bouddhiste avec ses innombrables sculptures (+/-).

Le soir, nous reprenons le train en direction de Jodhpur, 'la ville bleue'. Nous y arrivons en milieu de nuit et y restons qu'une journée, le temps de voir la clock tower et son marché (+), le fort de Jodhpur (The mehrangarh Fort +) et le mausolée Jaswant Thada (Le Taj Mahal de Marwar) en marbre blanc (+).

Direction ensuite Jaisalmer situé tout à l'ouest du Rajastan, aux portes du désert de Thar et à moins de 100 km de la frontière avec le Pakistan. Nous faisons une expédition à dos de chameaux dans le désert et passons une nuit sur une dune de sable à la belle étoile (+). Le calme a fait du bien même si la présence d'éoliennes tout au long du trajet fut dommage. Un tour de 24h en chameaux est suffisant car, après le périple, nous marchions déjà comme des canards.


De retour à Jaisalmer, nous visitons la vieille ville et son Fort perché au sommet de la colline (+/-) avant de reprendre un bus de nuit en direction d'Udaipur, ville balnéaire avec un grand lac où nous espérons trouver un bon restaurant pour fêter le réveillon de Noël le lendemain.




Après une nuit dans un sleeping bus (qui n'avait de "sleeping" que le nom), nous arrivons à notre gesthouse 4h00 du matin et devons réveiller le gardien qui s'était endormi après avoir fermé la porte. Nous flânons la journée autour du long du lac, sous un soleil de plomb, avec des petits verres en terrasse. Nous rencontrons deux français déjà vus à Jaisalmer et décidons de passer le réveillon de Noël ensemble. En cherchant (en vain) un ATM avec du cash, Alex passe sous deux fils électriques dénudés au dessus d'un trottoir qui, heureusement, électrocutent ses lunettes de soleil posées dans ses cheveux... Le soir, nous fêtons Noël dans un restaurant qui a défaut d'avoir des lumières (nous nous éclairions à la bougie), accepte les cartes bancaires. Ouf nous évitons de devoir manger pour notre réveillon de Noël les haïkis que nous transportons depuis la Mongolie dans notre sac à dos !

Le lendemain, nous louons avec nos deux amis français un taxi et visitons la forteresse de Kumbhalgarth (+) et le temple de Ranakpur (++).



Le lundi 26 décembre, nous visitons le city palace d'Udaipur (-) où, au milieu d'une foule d'indiens (désormais en congé scolaire pour 2 semaines), nous furent obligés de faire la file entre chaque pièce du palais. Les indiens étant très peu disciplinés (ca pousse, dépasse, crie, prend des selfies dans chaque salle avec toute la famille en retardant toute la file), nous sentons qu'il est tout doucement temps de quitter le pays, fatigués par le sans-gène de certains indiens, les longs trajets fatiguant (toujours retardés), les courtes nuits (avec le muezzin chaque matin et les bruits de la rue du soir au matin) ... Fatigués par cette visite, nous allons manger en terrasse au bord du lac. Etant une nouvelle fois sans liquidités, Vinciane passera l'après-midi à chercher un ATM avec du cash mais en vain, tous sont fermés ou vides depuis 3 jours. Au coucher du soleil, nous faisons le tour du lac en bateau et coup de chance, passant devant un ATM sur notre chemin du retour, nous arrivons à retirer 2.500 roupies (soit environ 30€) puis l'appareil était... déjà vide au grand desarroi des nombreux indiens et touristes qui, en quelques secondes, s'étaient déjà amassés derrière nous. 

Le soir, nous prenons un nouveau 'sleeping' bus en direction de Pushkar (via Ajmer). Nous arrivons à 5h00 et, après quelques heures de sommeil à notre guesthouse 'Pushkar paradise' (+) et un lunch copieux, nous faisons tranquillement le tour du lac, passons devant différents temples bouddhistes et reprenons le bus a 17h en direction de New Delhi, la dernière ville de notre périple.

Alors qu'on nous avait garanti que le bus arriverait au plus tard à minuit, on arrive vers 3h00 du matin en banlieue de Delhi... Encore une fois, nous devons réaménager notre programme pour le lendemain surtout que le trajet fut tout sauf reposant, Alex étant envoyé au plafond à chaque nuit de poule sur la route... 

Arrivés à la guesthouse à 5h00, une famille indienne tout juste arrivée également et dormant à 7 dans une chambre double voisine à la nôtre, nous a retardé encore un peu plus notre sommeil en guellant entre eux comme en pleine journée... On se demande encore pourquoi on a pris une nuit d'hôtel... soit, la journée, la visite de Delhi fut beaucoup plus calme que ce qu'on nous avait annoncé. Nous visitons le Qutur Minar (+), le Lodi Garden (+ très calme) et passons devant la porte de l'Inde et le Parlement.


Le soir, notre partons pour la Nouvelle Zelande et notre avion a décollé comme prévu à 23h45, soit 15 minutes avant l'expération de notre visa de 30 jours en Inde.

Nous furent contents de quitter l'Inde même si nous furent contents de visiter ce pays dans le cadre d'un voyage d'un an. Un voyage en Inde est dur, à notre sens, non pas en raison de la pauvreté omniprésente mais bien en raison de la fatigue qui s'accumule jour après jour et de l'impossibilité de tenir un planning en raison de nombreux aléas de transport.

Certes, nous n'avons pas été gâtés lors de notre séjour :
- crise monétaire due à la décision du gouvernement en novembre 2016 - dans sa lutte contre le blanchiment - de renouveler d'ici le 1er janvier 2017, tous les billets de 500 et 1.000 roupies. Tous les indiens avaient donc 1 mois et demi pour changer leurs anciens billets. Les banques furent submergées et les ATM complètement vides. On a été fatigues de marcher, parfois des heures durant, pour pouvoir retirer max 5.000 roupies ;
- Les congés scolaires indiens (à partir du samedi 24 décembre) : tout était full jusqu'au 31 décembre (trains, guesthouse, activités, ...) ;
- Les retards de trains (dûs au brouillard) qui nous obligèrent à revoir notre planning à plusieurs reprises suite à une arrivée avec plus de 6-7-12h de retard...

(...) mais au-delà de ces aléas temporaires, en Inde (hormis dans les resorts 4-5 étoiles), il est difficile de se reposer tant les journées que les nuits sont brouillantes (chambres mal/pas isolées, muezzin chaque matin, bruit des canalisations ou de l'air-co, ....). Si certains indiens sont charmants, d'autres deviennent très vite lassants par leurs approches (conducteurs de tuk-tuk et "guides" essentiellement) et leurs mensonges (certains iront jusqu'à nous dire qu'il n'y a plus de bus alors qu'un bus attend de l'autre côté de la rue !!!). On en vient à se méfier de chaque approche (car si on nous sert la main par exemple, on est parti pour un massage de 5 secondes du poignet qui nous sera facturé...) et c'est parfois dommage car il y a des indiens fantastiques, tellement désintéressés par l'argent des touristes... C'est pour celà que nous sommes d'avis que le Rajastan est merveilleux mais également terriblement fatiguant, il faut le savoir. N'y partez pas pour deux semaines de vacances annuelles dans l'espoir d'en revenir reposés !!


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire