Népal 🇳🇵 (6 novembre au 12 décembre 2016)
Le 6 octobre 2016, c'est toujours sous un grand ciel bleu et avec des fourmis dans les jambes que nous atterrissons à l'aéroport de Kathmandu perché à 1.500m au milieu des sommets himalayens.
Accueillis par une horde de taxi et conducteurs de tuk tuk, on bifurque en dernière minute vers l'aéroport domestique dans l'espoir d'y réserver le jour-même nos tickets pour Lukla (le point de départ du trek de l'Everest). Malheureusement, impossible d'avoir nos places : nous nous faisons remballer vers les agences du centre ville... zut, direction Thamel en taxi, quartier touristique de Katmandou où les klaxons des motos résonnent du matin au soir, les échoppes de matériel contrefait de trekking bordent les ruelles qui sont parfumées d'encens.
Nos premières journées à Katmandou sont consacrées à la visite du Durbar Square de Katmandou (+/- car bien décimé par le tremblement de terre de 2015), la grande stupa Bodhnath (+ entièrement restaurée suite au tremblement de terre), "Pashupatinah" (+/- le lieu d'incinération de bouddhistes dont les familles ne peuvent se permettre de se rendre notamment à Varanasi pour insérer le défunt au bord du Gange (voy. après 'Inde')). Après tout un rituel, les défunts y sont brûlés dans un linceul en soie aux abords du fleuve puis les cendres jetées dans les eaux qui affluent vers le Gange.
Nous mettons également ces premiers jours à profit pour obtenir nos permis pour les deux treks (Timps), la prolongation de notre visa népalais de 15jours, l'obtention du visa indien et quelques achats (cartes, nourriture, billets d'avion, déterminer l'itinéraire et la longueur des étapes,...).
Nous découvrons aussi la cuisine népalaise et ses traditionnels Momos (l'équivalent aux buzz mongoles ou raviolis chinois), le pain tibétain, le dal bath (plat constitué de riz, d'une soupe aux lentilles et de pommes de terres épicées qui est généralement servi à volonté).
Après ces préparatifs, le jeudi 10 novembre à 6h30, c'est le grand jour : nous décollons pour Lukla, l'aéroport le plus dangereux au monde en raison de son altitude (2840m) et de l'adresse indispensable au pilote pour voler entre les massifs et crêtes avant un atterrissage à même un flanc de montagne.
Débarqués sur la terre ferme, nos sacs à dos sur les épaules, nous nous attaquons avec entrain à ce trek légendaire. Nous croisons, dans la vallée, de nombreux groupes de touristes accompagnés de guides et porteurs. À côté d'eux, on passe pour des amateurs qui partent au casse pipe, avec le minimum de matons dans un gros sac (pour Alex) et un plus petit (pour vinciane) mais nonobstant la différence de matériel, on s'acclimate bien et sommes ébahis par les paysages. Seuls les villages de la vallée de Khumbuu n'ont plus rien d'authentique, chaque habitation ayant été transformée lodge ou shop, mais cela n'enlève rien à la magie du décor !
On fait une première halte à Monjo (2.835m). Nous y rencontrons un groupe de français qui descendaient après avoir passé près de 3 semaines en altitude. En discutant avec eux, on apprend que durant les prochains jours, on va avoir froid (surtout la nuit où on va dormir que quelques heures!), faim (dégoutes à force de manger toujours la même chose) et mal à la tête (d'office au-dessus de 4.000m)... Sur ces bonnes nouvelles, sans doute pour nous réconforter, ils nous offrent quelques chaufferettes dont ils n'avaient plus besoin. Nondidju, ça va pas rigoler les prochains jours :)
On décide, après discussion au dîner, de s'adjoindre les services d'un de leurs porteurs pour nous accompagner, trois jours plus tard, pour l'ascension finale et ce, à partir de Namche (3.440m). Il prendrait notre gros sac et on se répartira le reste entre nous.
Le lendemain, nous rejoignons Namche (+600m. d'altitude) qui est le principal village de la vallée où il est fortement conseillé de passer 48h pour une bonne acclimatation. Nous nous installons au lodge 'Nirvana' dans lequel vit le dernier sherpa encore vivant ayant participé à l'expédition victorieuse de 1953 au sommet de l'Everest menée par Sir Edmond Hilary. Nous le rencontrons personnellement et, après avoir répondu gentiment à nos questions (nous apprenons ainsi que l'expédition est partie de Bakthapur (près de Kathmandu) pour rejoindre Namche en 21 jours, ensuite Namche-EBC en 7 jours -tronçon qui nous attend dans les prochains jours- et l'ascension finale jusqu'au sommet en 20 jours), nous jouons aux cartes avec lui.
Le lendemain, nous faisons une journée d'acclimatation à Namche - comme conseillé-, quelques emplettes au marché et la visite des villages avoisinant (Khumjung et Khunde exclusivement habités par des sherpas de haute montagne) et du musée local.
Tenzing, notre porteur âgé de 18 ans, nous rejoint alors et nous partons de bonne heure le lendemain pour une première étape qui nous conduira jusqu'à Deboche (3.820m.). Sur la route nous passons par le sanctuaire de Tengboche et découvrons les premières vues des grands sommets de l'Himalaya : l'Everest (8848m), Nuptse (7861m), Lhotse (8414m), Ama Dablam (6856m),...
La deuxième étape nous mène jusqu'à Dingboche (4410m) et la troisieme vers Lobuche (4910m). Durant cette nuit à environ 5.000m, alors que tout se déroulait parfaitement bien jusqu'alors suivant notre planning et qu'aucun signe avant coureur annonçait des problèmes d'acclamation, la pression artérielle d'Alex va subitement varier de manière très importante (passant de 60 à 130 en quelques secondes avec d'importants pincements au cœur). La nuit va être mouvementée et le lendemain, nous faisons une journée d'acclamation pour récupérer et espérer une stabilisation indispensable à la montée finale jusqu'au Kala Patthar, pointant à 5550m.
Après 24h de repos, la pression artérielle d'Alex s'étant stabilisée, nous repartons de bonne heure pour arriver à Gorakshep (le dernier village à 5.140m) avant midi, petit lunch et puis, nous nous attaquons à l'ascension du Kala Patthar. Nous y arrivons pour le coucher du soleil et contemplons la magnifique vue sur l'Everest et les ice falls (première difficulté après le camp de base pour les alpinistes qui font l'ascension du sommet de l'Everest).
Nous redescendons dans la pénombre jusqu'à Gorakshep où étonnement -et contrairement à ce qu'on nous avait prédit - nous dormons ´bien' malgré le froid polaire ambiant : tout était gelé dans la chambre au matin (notamment l'eau des gourdes, produit pour lentilles de vinciane,...). Au petit déjeuner, c'est l'hécatombe autour de nous, beaucoup n'ont pas dormi du tout, d'autres sont atteints du mal d'altitude (mal de tête et vomissements - perte d'appétit - perte d'équilibre) et, certains la tête entre les mains et assis par terre, sont obligées de descendre (en hélicoptère pour certains). Ça ne rigole pas à cette altitude, même notre guide qui vit dans la vallée toute l'année, a un léger mal de tête qui ne compromet cependant notre aller-retour jusqu'au camp de base de l'Everest (5364m), situé au bout de la moraine du glacier sur lequel nous sommes et qui est désespérément vide à cette période de l'année (les ascensions se tentent en avril). L'atmosphère qui règne au camp de base est particulière (on y voit plusieurs stèles et photos d'alpinistes décédés) et la vue des ice-falls avoisinantes donnent des frissons à l'idée que des alpinistes s'engouffrent chaque année dans ce dédale de glace (avec des échelles) où une glissade au fond d´une crevasse peut arriver à tout moment...
Après quelques photos, nous entamons la descente beaucoup plus facile que l'ascension, enchaînant montées-descentes à un rythme effréné (2 jours de descente pour 6 de montée). De retour à Namche, nous continuons la descente jusqu'au fin fond de la vallée (Salleri 2390m) avec un couple de québécois (Marie et Jeremie). Les traversées de vallées ne s'avèrent pas être une réelle "descente" mais bien plus des montées et descentes qui nous obligent à puiser dans nos dernières réserves. Malgré la débauche d'énergie, nous sommes très contents de notre choix de parcours car, loin des sentiers battus par le tourisme au-dessus de Lukla, les villageois rencontrés dans la vallée sont authentiques et désintéressés par l'argent. Il n'y a presque plus aucun touristes et donc, c'est une promenade très paisible avec encore de belles vues sur les sommets enneigés au loin. Si la ville de Salleri n'offre aucun intérêt, le trajet en jeep jusqu'à Kathmandu (12h) est mémorable tant par la conduite très sportive que par l'ambiance (serrés à 8 sur deux banquettes à l'arrière, vinciane fut un peu à l'étroit avec un népalais qui, endormi, s'écroulait progressivement sur elle). Un voyage avec les locaux qu'on n'oubliera pas de sitôt !
De retour à Katmandou, vite une douche (ça faisait longtemps !) et direction le restaurant ´Yangling' conseillé par des français rencontrés sur le trek. Le hasard faisant bien les choses, nous les rencontrons à nouveau ce soir-là au restaurant et nous échangeons nos expériences autour d'une bonne bière avec la spécialité locale (une assiette de Momos).
Le lendemain, journée off pour reprendre des forces et faire deux trois courses (achat de pantalons pour l'Inde pour Vinciane, tenter de réparer -en vain- l'IPhone d'Alex qui a été intégralement immergé dans l'eau glaciale de la lessive à Namche,...). Petit détour par le temple bouddhique de Swayambunath, aussi appelé "Monkey Temple", où on se pose sur un toit pour contempler la vue panoramique sur la ville de Kathmandu (+/-). On passe également par deux fois à l'ambassade d'Inde pour nos visas...
La visite du quartier de Patan, ancienne ville royale, situé au sud de Kathmandu est interessante car le Durbar square a mieux survécu au tremblement de terre de 2015 (+). Un détour par le musée et le Golden temple ainsi qu'une balade à pied dans la vieille ville complète notre journée.
La visite de la ville de Baktapur (-) nous a déçus de par les dégâts très importants causés par le tremblement de terre et le Durban square est pratiquement complètement rasé (alors que le prix d'entrée est le plus cher de tout le pays !). La ville Newar où les habitants sont passés maîtres dans l'art de sculpter le bois est intéressante à traverser à pied.
Après ces deux visites, nous récupérons (enfin) nos visas indiens le soir et commandons nos tickets de bus pour le lendemain matin (7h) vers Pokhara. Un bus d'une extrême lenteur : 8h de trajet pour parcourir environs 200km...
Arrivés à destination, nous passons par notre hôtel en super promo sur booking "Buttercup" et allons flâner dans les rues de cette citée balnéaire beaucoup plus calme que Kathmandu, où l'air est frais de par la proximité du lac.
Nous y restons 24h, le temps de préparer notre prochain trek qui commence déjà le lendemain matin : le tour des Annapurnas. Nous joignons Besi Sahar en bus puis Bhulbhule en jeep. Notre trek débute ainsi à 840m et, au terme de 7 jours de marche, nous mènera jusqu'au Thorung La Pass qui culmine à 5.416m.
Nous serons fort déçus par la première partie du trek qui, sur 3 jours (de Bhulbhule jusqu'à Dhikur Pokhari) suit principalement la route des jeeps (qui grimpe jusqu'au village de Manang (3.540m)). Quelque
s courts sentiers permettent sporadiquement de s'en éloigner et quitter ses nuages de poussières mais chaque passage de Jeep va nous énerver. Heureusement pour nous, début décembre étant hors saison (c'est le début de l'hiver), nous n'avons pas encore trop mordu la poussière. Cependant, le contraste fut saisissant avec le trek de l'Everest où nous n'avions pas vu - sur nos petits sentiers de montagne- une seule voiture/moto en 3 semaines. De plus, la route sillonnant au fond de la vallée n'offre que très peu d'aperçus sur les sommets et les villages sont -comme lors de notre premier trek- tournés exclusivement vers le tourisme.
s courts sentiers permettent sporadiquement de s'en éloigner et quitter ses nuages de poussières mais chaque passage de Jeep va nous énerver. Heureusement pour nous, début décembre étant hors saison (c'est le début de l'hiver), nous n'avons pas encore trop mordu la poussière. Cependant, le contraste fut saisissant avec le trek de l'Everest où nous n'avions pas vu - sur nos petits sentiers de montagne- une seule voiture/moto en 3 semaines. De plus, la route sillonnant au fond de la vallée n'offre que très peu d'aperçus sur les sommets et les villages sont -comme lors de notre premier trek- tournés exclusivement vers le tourisme.
Un conseil pour nos futurs lecteurs-trekkers : préférez le trek voisin, qui fait le tour du Manaslu depuis Araghat bazaar et qui rejoint le trek des Annapurnas à Danakyu (2190m). Il y a des logements jusqu'au sommet et les retours que nous en avons eus disent tous que ce trek est encore authentique, préservé du tourisme, et offre des panoramas incroyables et un passage de col à 5150m. Lors de notre passage par Danakyu, nous avons pu observer qu'une route est entrain d'être construite depuis la vallée en direction du col de Larkya (soit, la fin du trek). Ne tardez donc pas pour y aller ;)
En route, nous faisons de nombreuses rencontres et notamment celle d'un espagnol faisant le trek des
Annapurnas en vélo, sacré challenge !! À partir de Dhikur Pokhari, nous commençons à profiter du trek en quittant (enfin) définitivement la route pour grimper dans les montagnes et prendre un chemin en balcon qui, surplombant la vallée de Humde, offre des vues à 180° sur les différents massifs des Annapurnas. Ce sentier est plus éprouvant physiquement mais sensationnel au niveau des panoramas (vue sur les Annapurna IV - Annapurna III - Annapurnas II et le Ganggapurna en même temps).
Annapurnas en vélo, sacré challenge !! À partir de Dhikur Pokhari, nous commençons à profiter du trek en quittant (enfin) définitivement la route pour grimper dans les montagnes et prendre un chemin en balcon qui, surplombant la vallée de Humde, offre des vues à 180° sur les différents massifs des Annapurnas. Ce sentier est plus éprouvant physiquement mais sensationnel au niveau des panoramas (vue sur les Annapurna IV - Annapurna III - Annapurnas II et le Ganggapurna en même temps).
Ce sentier redescendant sur Braga (3439m), nous retrouvons notre cycliste espagnol dans une auberge. Ce dernier qui avait suivi la route des jeeps en vélo, dégoûté par nos photos, nous propose de monter le lendemain jusqu'au Ice Lake (4.600m) afin qu'il puisse également voir de tels panoramas. Nous acceptons et ne le regretterons pas car, si la montée (de plus de 1.000m de dénivelée) est sévère, les vues sur les sommets sont une nouvelle fois magnifiques.
Le lendemain, nous reprenons le sentier du trek, à fond les ballons vers son point culminant : le Thorung La Pass (col à 5.416m). Nous faisons une halte à Hak Kharkiv et à Thorung Phedi (4.450m) en compagnie d'un couple de français avec qui nous prenons l'habitude de jouer au cartes le soir et partager nos pots de thé. Malgré une dernière nuit (une nouvelle fois agitée pour Alex), nous attaquons la montée finale de 1.000m dès 6h du matin pour arriver au top avant les grosses chaleurs et rafales de vent de mi-journée. Tout se déroule bien et nous souffrons peu de l'altitude. Au sommet par un temps complètement dégagé, nous profitons, prenons quelques photos, félicitons nos camarades d'ascension et redescendons directement jusqu'à Muktinath où nous prenons un bus public pour Jomsom puis un avion (à moitié prix suite à une erreur de l'agence) jusqu'à Pokhara : en moins de 24h, nous sommes passés de 5.416m à 820m d'altitude !
A Pokhara, nous troquons notre guide du Népal contre celui de l'Inde, faisons un petit tour en barque sur le lac et mangeons un steak chateaubriand à l'Everest steak house (+).
Le lendemain, aux petites heures, on repart en bus vers le sud du Népal en direction de Lumbini, la ville ou Bouddha est né. Le site est immense à visiter mais excepté des ruines avec une pierre avec les empreintes des pieds du Bouddha, une colonne commémorative et une abondance de temples bouddhistes modernes construits par différents pays (dont l'Allemagne, France, Chine, ...), le site n'est pas sensationnel (à faire si c'est sur votre route).
Le soir, nous nous rendons en bus public puis tuk tuk (tiré par un vélo) au poste frontière de Sunauli entre le Népal et l'Inde. Un passage de frontière original où tout se déroule parfaitement et notre belle aventure d'un mois et demi au Népal s'achève ici !
Nous garderons un excellent souvenir de ce périple au Népal passé sous un temps magnifique avec toujours des rencontres incroyables tant avec les locaux qu'avec les autres touristes. Tout le monde s'entraide dans une bonne humeur communicative de telle sorte que l'effort de la marche est vite oublié. Si le pays a beaucoup souffert du dernier tremblement de terre en 2015, les locaux mettent tout leur coeur à l'ouvrage pour reconstruire ce qui a été détruit, même si cela prendra encore certainement beaucoup de temps. Au niveau trek, nous sommes contents d'avoir fait les deux treks les plus connus du Népal, mais si nous devions y retourner, nous privilégions les treks moins touristes tels que le Dolpo, Manaslu, Langtang, ... Concernant le trek de l'Everest, Alex y reviendra pour y faire les 3 pass (Renjo La Pass 5388m. - Cho La Pass 5380m. - Komgma La Pass 5535m.) avec l'ascension de l'Island Peak (6.189m) pour lequel nous n'avions ni l'équipement ni le temps nécessaire (environ 3 semaines en altitude), avis aux amateurs !!
Trop top, quelle aventure et quel courage tous ces treks! Impatient de lire la suite mais reposez-vous un peu. Kiss Ol's famille.
RépondreSupprimerBelle aventure et bonne continuation de la part des français du yangling. ...
RépondreSupprimerBonjour Jérôme, petite réponse un peu moins d'un an après..
RépondreSupprimerNous sommes rentrés dans notre plat pays après 11 mois de magnifiques découvertes! le Népal reste un coup de coeur pour nous.
Plaisir de se retrouver dans un Logde au milieu des montagnes!
Alex et Vinciane
PS: belle Pub pour le Yangling avec notre photo de groupe!