I. Le Transmongolien de Moscou à Oulan Bator (6 - 11 octobre 2016)
Départ le jeudi soir à 23h45 et arrivée prévue le mardi suivant à 6h50 à Oulan-Bator, c'est parti pour cinq nuits et quatre jours à bord du train.
Rentrés dans celui-ci, ce fut la désillusion : comment 4 personnes peuvent-elles vivre si longtemps dans un endroit si confiné ?!? C'est bien plus petit qu'une cellule de prison! Heureusement, nous n'étions que deux et, nonobstant le fait que nous avions les deux lits de droite, nous nous sommes tous les deux installés -par facilite- sur les deux lits du bas.
Lorsque le train a démarré, deuxième désillusion : les sanitaires sont rudimentaires et il n'y a ni douche (ça on savait) ni eau chaude au robinet! Ouf, s'est-on dit, on n'est pas avec deux russes qui carburent à la vodka et qui puent la transe...
Première nuit dans le train : nouveau rebondissement ! Alors que nous nous habituions au tangage et au roulis du train, à 5h30 du matin, en plein milieu de notre sommeil, une dame russe d'une quarantaine d'année et un malabar russe rentrent avec une grosse valise dans notre compartiment. Ils ne parlent pas anglais... Vite vite, il faut libérer le lit d'en bas et se remettre sur nos deux lits de droite ! Ouf, finalement, seule la dame est restée (nous apprendrons le lendemain qu'elle se prénommait Valentine).
Le lendemain, nous avons fait connaissance avec Valentine. Malgré sa connaissance limitée de l'anglais, nous comprenons qu'elle revient de vacance à Sotchi, où elle a rendu visite à sa soeur, et qu'elle retourne chez elle à Irkoutsk (au bord du lac Baïkal, soit à 4 jours de train de Moscou). En réalité, la cohabitation va se passer merveilleusement bien, Valentine étant très discrète et toujours attentive à attirer notre attention et nous expliquer les lieux, fleuves et villes qu'on traverse.
Nos journées à bord du train vont se rythmer aux activités suivantes :
- admirer les paysages (parfois si monotones mais si beaux - Hervé Bellec écrira dans "Les sirènes du transsibérien" "A bord du train, on a la sempiternelle impression de lire le plus long code barre du monde tellement les troncs de bouleaux jouxtant la voie, semblent infinis");
- Discuter avec Valentine (on s'échange nos photos de famille, amis, maison,... ainsi que nos provisions (chokotoff><bonbons et pommes russes) ;
- Manger (souvent des plats lyophilisés pour lesquels on prend de l'eau chaude au samovar du wagon (bouilloire contenant 24/24h de l'eau à 90°) et boire du thé ;
- Lire et jouer aux 2 jeux de sociétés offerts par les amis ;
- Descendre aux pauses (max 25min) sur les quais et acheter une spécialité locale (ex : Pirtsoky +) proposée par les marchand(e)s déambulant sur les quais gelés ;
- Dormir ;
- Et... écrire les premières pages de ce blog.
Tout le trajet est calqué sur l'heure de Moscou malgré le décalage d'horaire qui se crée au fil et à mesure du voyage (- 5h à Oulan Bator par rapport à Moscou). Il faut donc jongler avec deux horaires : l'horaire du train et le fuseau horaire réel. Éprouvant !
Un moment (très) chaud durant le trajet : nous avions lu dans le guide qu'à Omsk, le train faisait une halte de 20min et que dans la gare, il y avait un café internet. Ces 2 informations s'avérèrent bien exactes. Donc nous sommes descendus en vitesse pour télécharger les dernières versions des différents journaux belges + nos mails et Facebook ... sauf que l'application de la Libre Belgique avait besoin d'une mise à jour. Vinciane la lance et on y est presque mais l'heure tourne... on y est presque... presque... merde, plus le temps, tant pis, faut y aller! On court dans le couloir, on remonte en courant le quai en longeant le train jusqu'à a notre wagon et là surprise : notre porte est fermée et l'escalier relevé. Impossible de monter dans le train qui.... démarre ! Gros coup de sueur (surtout qu'Alex était en short et sandales sur le quai par 0°). Heureusement, une provodnistsa qui nous avait vus remonter le train, a rabaissé son escalier et ouvert sa porte en criant en notre direction. On est donc monté dans le Transmongolien en marche - la classe même si c'était moins une! On en rigole maintenant mais on aurait moins fait les malins si le train était parti -avec nos deux gros sacs à bord- nous laissant comme deux abrutis sur un quai en pleine Sibérie et écourtant ainsi notre voyage d'un an à seulement une semaine !
Le 4ème jour, à Irkoutsk, Valentine nous quitte à l'aube. Deux jeunes estoniennes rentrent dans le wagon. Rebelotte, faut libérer le 4ème lit sur lequel nous avions pris nos aises.... les dernières 24h vont être à l'étroit.
Au matin, c'est le lac Baikal qui s'offre à nous. Nous discutons avec les voyageurs qui ont fait une halte à Irkoutsk et nous comprenons que nous sommes passés à côté d'un lieu magique. Les photos qu'on nous montre, sont magnifiques mais nous n'avions pas le choix, il fallait qu'on avance sinon il aurait fait beaucoup trop froid en Mongolie et au Népal ! On y reviendra :)
Le soir, c'est le passage de frontière pour rentrer en Mongolie. Alors que le lonely (de 2015) disait qu'il ne fallait pas de visa pour les belges et français, voilà que les règles avaient juste changé. Encore un coup de chaud mais finalement on a pu l'acheter sur place en version manuscrite (sic) et beaucoup moins cher (45€ contre près de 90€ en Belgique et plus de 100€ en France). Youhouuu, la bonne affaire !
Finalement, nous arrivons à Oulan Bator précisément à l'heure prévue, dans un froid de canard (comme ce sera le cas durant les 2 semaines sur place mi-octobre étant la limite pour aller dans ce pays).
Si nous devions refaire le transmongolien, nous :
- Ferions une halte à Irkoutsk et irions sauter dans le lac Baikal (glacial : la légende dit qu'on gagne alors 7ans de vie) ;
- Visiterions l'île au milieu du lac Baikal et profiterions des paysages splendides. En hiver, nous louerions une voiture pour rouler sur la glace qui recouvre tout le lac ;) incroyable !!!
Pour plus de photos, cliquez ici
II. D'Oulan Bator à Pekin (27 - 28 octobre 2016)
II. D'Oulan Bator à Pekin (27 - 28 octobre 2016)
Départ dans un froid polaire à 7h30 d'Oulan-Bator, direction Pekin pour le
dernier tronçon du Transmongolien. Le trajet dure environ 30h et à notre arrivée
sur le quai, nous découvrons avec surprise que le train et les provodnistsas ont
changé : les russes ont laissé place aux mongoles et chinois (beaucoup plus
souriantes).
Notre provodnistas nous montre notre compartiment beaucoup plus luxueux et
moderne que le précédent... top top top on a une prise privative et on n'est que
deux dans le compartiment.
Alex fonce, avant le départ du train, dans la gare pour y dépenser nos
derniers billets mongols qui nous seront plus d'aucune utilité.
Hormis un détour par le wagon restaurant, nous mettons
cette journée de train à profit pour avancer sur le blog et dans la lecture de
nos livres. A travers la vitre, défilent de magnifiques paysages qui évoluent au
fil et à mesure que nous progressons vers la Chine : les steppes et plaines
arides du désert de Gobi laissent place aux montagnes et reliefs
plus accidentés.
Petite anecdote, lors du passage de frontière, les roulis ("roues du
train") ont dû être changés car l'écart n'est pas le même entre les rails
russes/mongoles et chinois (identiques aux européens). Les Empereurs russes avaient
expressément procédé de la sorte pour éviter qu'en cas d'invasions, les troupes
ennemis ne puissent progresser trop vite et ravitailler leurs troupes (cela eu
notamment dès conséquences majeures lors de la première guerre mondiale)...
soit, nous avons donc passé plus de 2h dans un hangar à subir les secousses
infernales du train qui devait passer sur un éleveur à chaque roulis.
Après cette périple qui se termina vers 1h du matin... nous avons fait
route vers Pekin que nous avons atteint le lendemain aux alentours de midi, sous
un soleil estival (peut-être 15°).
On n'a toujours pas eu de mauvais temps depuis notre depart, we're lucky
;)
Pas mal les basquettes d'Alex assortie au pull...
RépondreSupprimerJe suis assez emballé par aller en avion à Irkoutsk si cela vous tente.